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Haiti : Mentalité d’esclave et régime politico-économique (2 de 3)

Publié le par Leslie Péan

Par Leslie Péan*

Soumis à AlterPresse le 29 avril 1015

Les atrocités commises par les Français de Leclerc et de Rochambeau pour tenter de mater les révolutionnaires et maintenir les privilèges des colons sont très connues. Ce qui l’est moins, ce sont celles commises par les généraux noirs et mulâtres qui étaient sous leurs ordres et qui les exécutaient à la lettre. Le courrier de Leclerc à Bonaparte en date du 16 septembre 1802 est clair à ce sujet. Leclerc écrit :

« Dessalines est dans ce moment le boucher des Noirs. C’est par lui que je fais exécuter toutes les mesures odieuses. Je le garderai tant que j’en aurai besoin. J’ai mis auprès de lui deux aides de camp qui le surveillent et qui lui parlent constamment du bonheur que l’on a en France d’avoir de la fortune. Il m’a déjà prié de ne pas le laisser à Saint-Domingue après moi [1]. »

Les pratiques subséquentes de Dessalines contre les Français ont donné un autre sens à son nom que celui de « boucher des Noirs ». Il n’empêche que son expérience d’esclave le travaille au corps, dans son propre corps marqué des coups de fouet, duquel il cherche à se sortir pour effacer le Noir de sa vie passée.

C’est le temps des alliances entre deux sombres pensées dans lesquelles la séduction ou la réflexion nécessaire à l’unité ne passe pas. L’esprit de clocher s’était déjà implanté dans la conduite des affaires de la Cité avec l’affaire des Suisses (1792), les règlements de culture de Toussaint Louverture (1801), le caporalisme agraire, le népotisme triomphant. Témoin le partage du pouvoir par Toussaint avec son frère Paul Louverture, ses neveux Moïse Louverture et Charles Belair et même avec son ancien esclave Dessalines devenu son protégé. Le débat sur la question sociale est mal engagé dès le départ avec Toussaint qui fait exécuter son propre neveu Moïse. On est loin de toute politique visant à concilier des intérêts contradictoires pour le bien général. Les principes du népotisme et du pouvoir patrimonial sont établis.

S’enrichir du jour au lendemain sans devoir travailler

Le système de valeurs pourries sorties de l’esclavage a traversé deux siècles pour s’imposer au détriment des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Les malfaiteurs aux képis et aux uniformes chamarrés font main basse sur l’espace haïtien. La zombification s’est répandue et la population constate médusée le comportement inqualifiable des autorités qui détruisent tout.

Les malfaiteurs et criminels font la pluie et le beau temps. La mentalité qui s’est développée au sein des nouvelles élites de généraux est qu’on peut devenir riche du jour au lendemain, sans travailler, en s’accaparant des biens des anciens colons. Pour cela, il suffit d’avoir une position de force dans l’appareil d’État pour tout se permettre. Dessalines disait « Plumez la poule, mais ne la laissez pas crier » et Pétion rétorquait par les mots « Voler l’État, ce n’est pas voler ». Cette culture de prébendes a pris corps au détriment de l’État avec une incohérence fondamentale qui est le refus de payer l’impôt et les taxes. La corruption et la contrebande se sont développées dans un État marron qui souvent n’arrive même pas à payer les salaires des fonctionnaires.

Depuis sa création en 1804 par un concours de circonstances, l’État haïtien n’a pas pu apporter de solutions locales aux grands problèmes du genre humain. Les rêves d’une société meilleure pour tous seront vite bloqués par le racisme et la lutte à mort engagée par les chefs créoles contre les bossales pour s’approprier les 8,000 plantations abandonnées par les colons en fuite. Les biens des anciens colons sont l’objet d’âpres luttes entre nos aïeux pour la prise du pouvoir. La possession de ces biens donne lieu à la création d’une économie reposant sur la rente et l’absentéisme. Toutefois, ces luttes ne semblent rien enlever à la portée historique de 1804, la première révolution anti-esclavagiste victorieuse au monde. Une révolution qui consacre, du moins en apparence, la victoire de la raison du Kant de la Critique de la raison pure de 1781 et prolonge celle des Lumières de 1789.

L’appellation est contrôlée, car, parmi les révolutionnaires haïtiens, Valentin de Vastey avait lu Kant. L’événement 1804 ne peut être sous-estimé malgré ses limites et du fait même que son produit Haïti est en butte à l’impitoyable organisation d’un monde encore esclavagiste et raciste. « Haïti est née la tête en bas » souligne l’illustre Edmond Paul. En effet, la maturité et la sagesse nécessaire pour s’attaquer aux formes pathologiques de la mentalité d’esclave (obscurantisme, intégrisme coloriste et religieux) ont manqué chez nos aïeux. Les valeurs républicaines ont été écartées au profit de la veulerie, de l’indifférence et du nihilisme. En se passant de l’amour pour l’autre, pour les bossales qui sont des exclus, la fidélité au projet de liberté se perd. On en arrive à une « Haïti née sans tête » pour répéter Dantès Bellegarde.

Le « something » de Thomas Jefferson

C’est une Haïti née dans la douleur de l’égoïsme des chefs créoles incapables de dépasser leurs intérêts privés et intégrer les bossales dans un projet national. Douleurs d’enfance imposant l’éthique mulâtriste de l’aristocratie terrienne qui gardera le pouvoir jusqu’en 1843. Le temps de former les Soulouque et autres démagogues noiristes qui prendront la relève en 1848, continueront avec Salomon en 1883, recommenceront sous Estimé en 1946 avant de propager l’horreur éternelle avec Duvalier à partir de 1957. L’abjection est aussi inacceptable avec les 40 ans de mulâtrisme de Pétion et de Boyer, suivis, de 1876 à 1915, de celui de Boisrond Canal et de sa clique. Cette descente aux enfers a culminé dans l’infamie des pouvoirs sous l’occupation américaine pour se terminer avec le gouvernement de Lescot en 1946 avant de répandre à nouveau son nuage de poussière dans la canaille aujourd’hui.

Au fort des révoltes des esclaves à Saint-Domingue en 1797, le vice-président américain Thomas Jefferson écrit le 28 août 1797 à un de ces amis, George Tucker, que c’est du « Murmura, venturos nautis prodentia ventos » (un murmure semblable au souffle naissant d’un vent) [2]. En évoquant ces mots de l’Énéide de Virgile, Thomas Jefferson a des idées précises qui prennent en compte les luttes des Noirs à Saint-Domingue sous la direction de Toussaint Louverture. Le murmure de Saint-Domingue constitue pour lui ce qui précède le dire. Un bégaiement. Un avant-dire. Une sorte de genèse qui ne le laisse pas tranquille. Et il y répond avec une phrase nette. Sans bifurcations.

Écartant toute ambiguïté de sens, il écrit : « if something is not done soon, and soon done, we shall be the murderers of our own children » (si quelque chose n’est pas réalisé vite, et très vite, nous serons obligés de tuer nos propres enfants [3]. » C’est donc un érudit d’un grand raffinement et d’une grande culture qui envisage d’agir comme un fauve pour sauver ses intérêts matériels. Pourtant, il avait écrit dans la Constitution américaine que tous les hommes sont égaux. Ce même Jefferson avait demandé à ses amis de libérer leurs esclaves, ce que fit Georges Washington, mais lui, il ne libérera que 5 de ses 175 esclaves.

Après le général Toussaint, un autre despote sera nécessaire

Les bénéficiaires de cet acte de générosité étaient toutefois des membres de la famille de l’une de ses esclaves, Sally Hemmings, sa concubine, qui lui donna six enfants, dont quatre lui survécurent. Les tests d’ADN réalisés en 1998 confirment que ces enfants étaient bien de Jefferson [4]. Les contradictions de ce héros américain ne lui enlèvent pas son rôle important dans l’histoire américaine, tout comme celui de Dessalines dans l’histoire d’Haïti. Toute la question est celle des limites de l’admiration pour des personnalités dont les comportements n’ont pas toujours été exemplaires ou encore pour des individus dont des actions suscitent des condamnations morales. Nous y reviendrons.

Devenu président des Etats-Unis d’Amérique en 1801, Jefferson continue de peser sur les destinées d’Haïti qu’il considère la « peste ». Il écrit à Louis André Pichon, ambassadeur français aux États-Unis en 1801, que les pays de la troïka (France, Etats-Unis et Grande-Bretagne) se doivent de gérer ensemble l’insurrection de Saint-Domingue et de « confiner cette peste dans son île » [5]. Jefferson continue sur cette lancée commencée quand il était vice-président. Dans sa correspondance avec Aaron Burr en 1799, il décrit Toussaint Louverture et ses partisans comme « les cannibales de la terrible république » qu’il faut affamer par un embargo sur les vivres et qu’il ne faut surtout pas armer. Mais il change vite d’opinion quand il se rend compte que Napoléon veut reprendre la Louisiane.

Alors, Jefferson met fin à l’embargo et autorise les marchands américains à vendre des armes à Toussaint Louverture pour battre les Français qui seront contraints de lui vendre la Louisiane, triplant ainsi la superficie du territoire des Etats-Unis d’Amérique. Malgré tout, Jefferson garde Haïti à distance et insiste pour que les puissances occidentales s’arrangent pour qu’elle soit toujours dirigée par un tyran. Il dit en clair à l’ambassadeur français Pichon : « Après le général Toussaint, un autre despote sera nécessaire ». Pichon transmet le mot de Jefferson au ministre français Talleyrand [6]. Le moins qu’on puisse dire aujourd’hui, c’est que Jefferson a été entendu tèt kale et que, depuis, les despotes ne font que se succéder dans une déroutante continuité.

Les élites mulâtres et noires se tiennent par la main

On ne le dira jamais assez : du fait de la proclamation de l’Indépendance, Haïti brille sur la scène mondiale à partir de 1804. « Dorénavant, le monde a les yeux tournés vers St Domingue », écrit en 1804 l’historien allemand Archenholz dans son journal Minerve [7]. Archenholz remet Haïti au premier plan dans Minerve également en 1805 [8]. Ce resplendissement s’accompagne d’un certain scepticisme. La nullité absolue des nouveaux dirigeants, leur zèle pour le pouvoir qui frise la schizophrénie, leur appropriation personnelle du Trésor public, leur goût pour la mort qui endeuille de nombreuses familles, leurs errances grotesques dépassent toutes les limites. Ces bourreaux du peuple haïtien remuent ciel et terre pour se trouver des défenseurs. Mais tôt ou tard, le peuple haïtien leur fera un procès retentissant et ils ne trouveront même pas d’avocats du diable, comme ce fut le cas avec Jean-Claude Duvalier, pour cautionner leurs pratiques arbitraires.

Au fait, la lutte pour l’appropriation des biens des anciens colons avait commencé sur une petite échelle dès 1793. L’égoïsme forcené des possédants sert d’onde de choc et est responsable du maelström qui enfouit tous les espoirs en les rendant dérisoires. Les causes du malheur haïtien viennent de là. Les généraux accaparent toutes les terres et habitations des colons français et ne laissent rien aux soldats. Ces généraux se battent entre eux pour déterminer quels seront les plus grands bénéficiaires : les Mulâtres ou les Noirs. Les premiers disent que les biens appartenaient à leurs pères et leur reviennent de droit. Les seconds refusent d’être laminés et ripostent avec le mot de Dessalines : « Et les pauvres Noirs dont les pères sont en Afrique, ils n’auront donc rien ? ». Phrase mystificatrice qui prétend mettre en avant les intérêts des masses populaires noires pour, en réalité, promouvoir les intérêts des généraux créoles noirs.

Depuis lors, les élites mulâtres et noires se tiennent par la main, et leurs intérêts se maintiennent pour empocher le véritable jackpot que représente la mainmise sur l’État. Ces élites sont devenues les complices de l’ordre malfaiteur international qui, ayant compris que l’esclavage n’était plus possible, a inventé d’autres méthodes d’asservissement pour porter les peuples à se résigner à l’animalité.

Dessalines est connu pour avoir dit que « les indigènes ne pouvaient être bien dirigés que par la crainte des châtiments et de la mort surtout ; qu’il ne les conduirait que par ces moyens et que sa morale était la baïonnette [9]. » La thérapie de la mort comme principe de base pour gérer la société est solidement installée et devient une constante. La mentalité d’esclave consacre la peur de la mort comme l’élément fondamental du fonctionnement du monde haïtien. Tout concourt à organiser cet élément de mort, à le maintenir et à empêcher que rien ne soit fait pour l’extirper.

La mentalité d’esclave contre les idéaux de la société civile

Le discours religieux populaire est particulièrement utilisé pour alimenter la phobie du lougawou anthropophage. En devenant le maître de l’État, l’ancien esclave continue avec sa mentalité dans le sens que disait Marx, à savoir « le poids des générations mortes pèse lourd dans le cerveau des vivants. » Dans ce cadre, la mentalité d’esclave ne veut surtout pas que se développe une société civile indépendante de l’État et que puissent se former des groupes indépendants de ce dernier.

La trajectoire empruntée avec la mentalité d’esclave ne permet pas de déboucher sur des aspirations différentes de celles de la société coloniale esclavagiste. Ni à court terme, ni à long terme. L’économie de la rente d’État s’installe avec la loi du plus fort. L’armée est au cœur du dispositif. Ce sont les militaires qui décident de tout, à l’encontre de la moindre notion d’administration civile. La corruption est aux premières loges avec la contrebande, la fausse monnaie, et surtout le travail forcé et non rémunéré des paysans sur les grandes habitations des chefs militaires créoles. C’est le fiasco avec le triomphe de la logique économique que dit que leta se chwal Papa. Une apparente banalité qui devient un vrai drame avec les dettes de 1825, 1874-1875, 1896, 1910, 1922, etc.

Le comportement rentier de l’élite consiste à occuper la fonction publique pour s’enrichir rapidement à la faveur de la corruption (accaparement des terres, contrebande et exonération, officielle ou tacite, d’impôts et de taxes) et de la vente des denrées agricoles (sucre, café, cacao). En refusant de payer l’impôt sur leurs revenus, les membres de l’élite haïtienne n’ont d’autre recours que celui de gruger la paysannerie qui supporte à elle seule le poids des dépenses publiques. Ainsi, les contradictions de l’économie rentière agricole font que les dépenses publiques sont maigres car l’État n’a pas les moyens financiers pour répondre aux demandes en infrastructures, en éducation, en santé des citoyens.

Tout au cours du 19e siècle, les généraux ne gagnent qu’une pitance chaque mois, évaluée à US$ 40. Par contre, ils en gagnent huit fois plus, soit quinze cent francs par mois, en extorquant les rations des soldats ou en obtenant des rations pour des soldats fictifs. L’État préfère ne pas payer les fonctionnaires et les professeurs pour payer les militaires afin de contrer les éventuelles « révolutions ». Dans ce contexte, la mentalité d’esclave engendre un régime politico-économique absurde et creux. Qui précipite la société dans une dynamique ridicule par son caractère contre-productif.

Tout le reste de l’économie fonctionne sur la dette. Les fonctionnaires ne sont payés qu’un mois sur deux. On apprend à vivre dans la débrouille. « Les professeurs, par exemple, ne reçoivent guère que le quart de leur traitement … Alors ils s’arrangent … Ils préparent des reçus pour le restant, et les banquiers étrangers leur achètent au rabais ces reçus-là… Ça forme comme des traites sur le Trésor… Quand un banquier a en main deux ou trois cent mille francs de reçus, il va trouver un ministre et, moyennant une petite commission, obtient le règlement… sans ça, il demanderait à sa marine nationale un navire de guerre… On le sait bien, et on s’exécute [10]. » Les choses n’ont guère changé. Aujourd’hui, en 2015, l’État haïtien a plus de 7,000 fonctionnaires qui n’ont pas été payés depuis plus de deux ans, en dépit du gaspillage inouï des fonds PetroCaribe.

La société à morale de baïonnette qui s’installe en Haïti est en butte, nous l’avons déjà souligné, à une impitoyable organisation du monde. Une organisation basée sur l’esclavage de l’homme noir. Toutefois, en dépit du rôle fondamental qu’elle prétend jouer pour promouvoir un autre ordre basé sur la liberté et les droits de l’homme, Haïti est bien plus désarmée qu’elle ne pourrait le souhaiter. En effet la morale des droits de l’homme n’a pas triomphé en Haïti. Le servage et la servilité sont restés aux commandes. Les généraux et autres chefs militaires appliquent au quotidien la morale de la baïonnette. Outre l’armée, il y a aussi la garde nationale dans laquelle tout homme valide en âge de porter des armes doit être embrigadé. Les militaires font des rafles sauvages pour se donner la main d’œuvre nécessaire à l’exécution des travaux qu’ils estiment importants. C’est la corvée qui s’installe jusqu’au cours de l’occupation américaine (1915-1934). La lettre écrite par un officier à un de ses collègues en 1919 est explicite en ce sens « J’ai besoin de trois cent volontaires. Trouvez-les moi et expédiez d’urgence. Je vous renverrai les cordes [11]. » Les généraux de l’armée haïtienne traitent les citoyens comme du vulgaire bétail. Les maîtres du troupeau n’échappent pas à la mentalité d’esclave. La suprématie de la communication d’esclaves devenus propriétaire d’esclaves est consacrée. Toile de fond de notre théâtre intime. (à suivre)

………

*Économiste, écrivain

[1] Yves Bénot et Marcel Dorigny, Rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises – Aux origines d’Haïti, Paris, Maisonneuve et Larose, 2003, p. 567.

[2] Thomas Jefferson, The Works of Thomas Jefferson, vol. 8 (Correspondence 1793-1798)[1905], Editor Paul Leicester Ford, Federal Edition, New York and London, 1905.

[3] Ibid.

[4] Report of the Research Committee on Thomas Jefferson and Sally Hemings, Thomas Jefferson Foundation, January 2000.

[5] « to confine this disease to its island », Laurent Dubois, The avengers of the new world, Harvard University Press, 2005, p. 225.

[6] Rayford Logan, The Diplomatic Relationship of the United States with Haïti 1776-1891, Chapel Hill University of north Carolina Press, 1941, p. 125-126.

[7] J.W. Archenholz, « Zur neuesten Geschichte von St. Domingo in Minerve, 1804, p. 340.

[8] J.W. Archenholz, « Zur neuesten Geschichte von St. Domingo — Actenstücke zur Geschichte der Revolution in St. Domingo », in Minerve, 1805, p. 133-157.

[9] Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome III, Port-au-Prince, Imprimerie Deschamps, 1989, p. 320.

[10] Paul Reboux, Blancs et Noirs - carnet de voyage : Haïti, Cuba, Jamaïque, Etats-Unis, Paris, Flammarion, 1919, p. 211-212.

[11] Ibid, p. 213.

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